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Daniel Bitsch-Düring, Chrétien Orthodoxe de Danemark
Petite réflexion sur un pèlerinage au Jardin de la Sainte Vierge (Mars 2023)
Que dire, que répondre quand on demande : comment s’est passé votre pèlerinage à Athos ? On pourrait exploser avec un éventail d’histoires, ou on pourrait imploser simplement parce que c’est presque impossible à expliquer. Et si ce n’est pas impossible à expliquer, du moins c’est sur le point d’être hors de propos, simplement parce que ce que la Mère de Dieu vous a accordé avec ses prières miséricordieuses est pour vous personnellement. Vous devez Lui demander vous-même de vous inviter dans Son jardin afin que Son Fils puisse vous bénir avec des expériences à la fois tangibles et spirituelles. Les trésors les plus précieux sont toujours cachés, mais cela ne veut pas dire qu’ils n’existent pas. Malgré les dons personnels de Dieu donnés par l’intermédiaire de Sa Très Sainte Mère, il semble y avoir un thème commun qui se manifeste de manière multiforme lorsqu’on demeure sur La Sainte Montagne : l’Amour !
Si vous recevez Son invitation et que vous y allez avec humilité et que vous vous efforcez d’acquérir un avant-goût du Saint-Esprit, Elle vous aidera. Elle enverra quelqu’un au bon moment, au bon endroit quand vous en aurez le plus besoin; lorsque vous êtes anxieux, seul, fatigué, affamé, perdu, désespéré ou découragé. Nul doute que cet endroit est un lieu de merveilles au plus haut degré. Cela a été une expérience que de nombreux aspirants ont eu en s’efforçant sur la Montagne Sainte, et c’est aussi ce que j’ai vécu lors de ma visite à l’Hermitage Lacu. Aller et revenir de l’Hermitage, ce qui était honnêtement un peu stressant parce que je n’avais qu’une vague idée de comment s’y rendre, et puisque je voyageais seul en hiver… Je partagerai l’une des nombreuses bénédictions qui ont cimenté Son tendre amour et une aide sans fin pour nous les enfants désemparés pendant mon séjour à Lacu.
Deux jours après avoir fêté le Jour de la Naissance du Dieu, je devais me faire conduire par l’un des moines résidant dans l’une des cellules. Le matin, il n’est pas sorti de sa cellule à l’heure convenue. J’étais inquiet. Plus tard, il s’est avéré qu’il avait eu des problèmes cardiaques pendant la nuit et qu’il ne pouvait finalement pas me conduire à Karyes, en raison de son état actuel. Je n’avais pas vu un seul bus autour de l’Hermitage pendant toute la semaine où j’y étais (cette période de l’année, Athos n’est pas de loin aussi bien visité que pendant les autres saisons), donc j’étais perplexe sur la façon de procéder. Le moine de la cellule m’a envoyé dans une autre cellule à 20 minutes de là. Je me suis traîné avec mon sac à dos là-bas. Je l’ai trouvé. Le premier moine à qui j’ai demandé s’il parlait anglais m’a répondu avec un grand sourire : “Oui, bien sûr”. Il était avec deux laïcs qui ont sauté dans la conversation et ont proposé de faire un tour avec eux ! Il s’est avéré qu’ils venaient littéralement d’arriver et qu’ils allaient repartir en van dans 15 minutes ! Quel timing. Alors que j’attendais dans le pangar, étant TRÈS soulagé, un moine est soudainement entré et m’a demandé en danois courant : ” Parlez-vous danois ? ” Vous pouviez voir ma mâchoire tomber par terre ! Quelle est la chance de rencontrer un moine roumain dans un hermitage isolée sur une péninsule isolée dans un intervalle de temps d’environ 20 minutes qui parle danois (le Danemark a une population de seulement 5 millions de personnes au total) ? ! Nous avons eu une conversation réconfortante, puis je suis parti avec les deux laïcs qui ont refusé d’accepter de l’argent pour le trajet, et m’ont d’ailleurs donné une bouteille de vin en guise d’evlogison (bénédiction) avant de nous séparer…
Un tel amour chrétien unissant facilité par la Sainte Mère est une caractéristique prononcée du désert Athonite. Athos et Lacu Hermitage feront toujours battre mon cœur, même d’aussi loin de Danemark. Gloire à Dieu pour toutes choses !
… images prises par Daniel
